SurréAlismes

Collection dirigée par Laurent Doucet

Doucet | Nagai | Virolle 


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Les surréalistes, l'Algérie.
et les luttes anticolonialistes

sous la direction de Marie Virolle et Laurent Doucet
15 Euros,
ISBN : 979-10-92443-41-6

Cet ouvrage, consacré aux relations artistiques, humaines, politiques que les surréalistes ont entretenues avec l'Algérie, s'est voulu, loin des conformismes et des idées reçues, un retour aux sources : redécouvrir les textes, les oeuvres, laisser la paroles aux "grands témoins", donner un aperçu des élans de solidarité, des prises de conscience et de risques. Force est de constater, une fois encore, combien la générosité, les implications les plus sûres, parfois les plus idéalistes, ont cimenté la relation de nombre d'artistes, poètes, écrivains avec la lutte des Algériens pour leur indépendance.
Il est rare de revisiter cette période en compagnie des surréalistes. Il existe une fâcheuse tendance à négliger leur engagement, pourtant sans faille - individuel, collectif et créatif -, dans les luttes anticoloniales, et à ne mettre en lumière, en l'isolant artificiellement, que le mouvement littéraire et esthétique. Les Histoires officielles les "oublient" car leurs positions intransigeantes sur les libertés, les droits humains, la solidarité internationale, et leur dénonciation des crimes, gênent tous les protagonistes. Leur combat contre le stalinisme a éloigné d'eux les communistes, leur soutien à Messali Hadj les a rendus circonspects envers le FLN, et réciproquement. Mais ils ont, malgré les divergences, fait cause commune - souvent inititauers - pour la lutte contre la torture et les exactions de la police et de l'armée française, pour la Déclaration sur le droit à l'insoumission [Manifeste des 121], puis, à l'indépendance, pour le don d'une centaine d'oeuvres d'art "au peuple algérien".
Parce que leur voix a été couverte, détournée, brouillée, nous avons voulu la faire résonner, authentique et plus vive que jamais.



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Un jour ce silence renversera la table
Anthologie surréaliste japonaise (1925-1945)

Atsuko Nagai, avec la collaboration de Martine Monteau
15 Euros,
ISBN : 978-2-494652-01-9

Si le Haïku, le tanka ont conquis leur public hors de l'archipel, tout un pan de la poésie japonaise des avant-gardes du vingtième siècle est ignoré du lecteur occidental. Après la révolution Meiji qui a introduit la modernité dans l'économie et le mode de vie japonais, un vent de révolution souffla sur les formes traditionnelles de l'art, de la littérature et de la poésie, charriant des influences dada, fauves, futuristes, construvistes russes, surréalistes et autres. Toute une génération poétique y adhère créant des groupes, lançant des revues, des provocations. Les formes traditionnelles éclatent : vers libres, poèmes brefs ou longs poèmes en prose, aphorismes, ciné-poèmes, un vocabulaire neuf utilise les mots du quotidien, objets modernes, mots importés. Les thèmes s'élargissent, explorent les pouvoirs du langage... Cependant, concernant le surréalisme qui connaît un fort engouement immédiat, il n'y a pas vraiment de "groupe" établi ni de consignes de penser. Certains poètes, parmi même les vingt-cinq que nous présentons ici, ont pu choisir cette voie émancipatrice pendant une courte durée, tel le jeune Yasunari Kawabata, ou en faire l'aventure de toute une vie comme Shuzo Takiguchi, Kitazono ou Taro Okamoto. Nous invitons le lecteur francophone à découvrir quelques-uns de ces hommes et femmes qui ont émancipé la poésie japonaise alors que le répression anti-prolétarienne et la guerre menaient le pays au désastre dont beaucoup ne revinrent pas. Ils ont emprunté des voies et des voix inédites, singulières, pour forger un Japon ouvert aux courants novateurs extérieurs, à la poésie sans frontière du "il sera une fois", avant de devenir lui-même moteur et inspirateur de changements dans tous les domaines de la culture, de la pensée et de l'art d'un vivre ensemble contemporains. Ainsi, ce vers de Selichu Fuiwara, disparu au large de la Corée en 1944, "Un jour ce silence renversera la table", résonne comme prémonitoire de cette mutation par-delà les bruits et les fureurs du siècle.
(Martine Monteau)