Habib Osmani

Habib Osmani est né à Paris en 1963 de parents originaires de Mazouna, ville de l'ouest algérien fortifiée par les Ottomans (qui lui ont légué son patronyme), dans une lignée marquée par l'Histoire. Son grand-père paternel, venu en France en 1936, prit le maquis dans l'Ain puis construisit le barrage hydroélectrique de Donzère-Montdragon (plan Marshall) ; ses deux oncles maternels participèrent au débarquement de Provence avec les alliés ; son père fut un membre actif du mouvement algérien de libération nationale. Sa famille, installée dans une cité de Vitry-sur-Seine, n'a jamais cessé de faire, avec les enfants, des allers-retours sur les terres ancestrales d'Algérie.
Licencié en linguistique et en Lettres modernes, titulaire d'un diplôme de Guide Interprète National, Habib Osmani exerce la profession de guide-conférencier tout en effectuant une recherche sur les dialogues théâtraux de Victor Hugo. Il a, par exemple, été le guide officiel du Président de la République de Madagascar, Marc Ravalomanana, en 2003. Ces dix dernières années, il partage ses textes lors du Printemps des poètes et illustre sa poésie avec la flûte de Gaétano Merlino. Il a rejoint le Cercle des poètes de la néo-négritude, fondé par Thierry Sinda, et a collaboré à l'Anthologie des poèmes d'amour des afriques et d'ailleurs (Orphie, 2013).
Habib Osmani fait partie de la « seconde génération de l'immigration maghrébine en France », comme il aime à le souligner. Mais n'est-il pas plutôt un « Français d'origine algérienne » ou un « Franco-algérien » ? De même, il se définit tantôt comme « écrivain beur », tantôt comme s'inscrivant « dans le champ de la littérature maghrébine en langue française ». Mais avant tout il se considère comme « un enfant de l'indépendance des idées ». Et c'est à ce titre qu'il témoigne et écrit, au-delà de son positionnement complexe — et grâce à lui. Témoignage sur l'immigration, témoignage sur le conflit d'intégration, témoignage sur trente-sept années d'expérience de vie à la cité, Petits poèmes roses pour le troisième millénaire propose la vision d'une culture de l'entre-deux, évoque la colonisation, le choc de l'acculturation, et pose un questionnement sur l'identité de la jeunesse qui a grandi dans les cités. Dans une poésie à fleur de peau, il nous parle des déterminismes et fléaux qui ont frappé la seconde génération : drogue, mort, névrose, sida…, tout en recherchant « les voies pour s'en sortir » à travers des Aphorismes pour la banlieue à connotation clairement philosophique.

Publications chez Marsa :

  • Petits poèmes roses pour le 3ème millénaires, poèmes
  • Abécédaire poétique de l'Algérie colonisée, poèmes